Violence entre quatre murs

Des cris retentirent dans la cuisine avec force, faisant paniquer ma sœur. Chez moi, leur dispute ne provoquait plus que la vague inquiétude qu’il débarque dans la pièce pour nous battre après elle. Cette femme qu’ils devaient appeler maman et qui les laissaient pourrir dans cette maison miteuse avec un homme violent qu’ils devaient appeler papa. Si ça n’avait tenu qu’a moi, je serais déjà parti depuis longtemps, abandonnant cette femme à son triste sort.

Mais j’ai ma petite sœur et aussi étrange que cela puisse paraitre, ont avaient toujours du pain frais sortit du four, chaque matin, avec un peu de confiture, le tout préparé par les soins de notre père violent. J’avais beau devoir nourrir ma sœur de cinq ans à même la table, avec des mains crasseuses, cela valait mieux que la rue, synonyme de froid l’hiver, de faim et même de soif. Bref, je supporterais tout pour qu’elle survive dans cet enfer miniature qu’était mon… notre quotidien.

Ce soir, ce fut beaucoup plus violent que les autres fois. Des déclarations crachées avec haine fusèrent et le ton monta au-delà des décibels permit par la voix de l’homme, j’en suis sûr. Ainsi, j’appris que je n’étais pas le fils de cette femme mais un bâtard don mon père a dû s’occupé par obligation. Et ma sœur était la fille d’un autre homme… Aussitôt, le conflit tourna autour de cette déclaration à propos de la parenté de cette si mignonne enfant… je contemplai son visage terrorisé, si adorable malgré ses traits déformés. M’arrachant de ma contemplation, un cri terrible fusa à travers la maison et un bruit de verre cassé retentit. Le cri se tu et je su, sans savoir pourquoi, que cette femme venait de mourir.

Une exclamation retentit et quelques minutes plus tard, notre père débarqua dans la pièce, une bouteille ensanglanté dans la main et une odeur d’haleine d’alcool écœurante emplis l’atmosphère. Il se dirigea vers nous et je le vis porté la main à la ceinture, la bouteille toujours dans l’autre main. Mes yeux s’écarquillèrent et ni une ni deux, je projetai ma petite sœur sur le côté et fonçai sur mon père, fou de rage. Je me devais de défendre ma petite sœur! Je le fis tombé, m’empara de sa bouteille déjà cassé et la fracassa sur son immonde visage. Il se couvrit aussitôt de sang et je continuai à frapper jusqu’à ce qu’une main m’arrête. Je m’en défis brusquement et tenta de frappé l’inconnu mais il me fit lâché la bouteille. Je me précipitai au côté de ma sœur et me mit devant elle, prêt à en découdre avec n’importe qui.

C’était les voisins… Ils avaient finalement décidé d’intervenir après ces trop nombreuses nuits où ma sœur avait pleuré. Nous fûmes prit en charge dès le lendemain par l’église de la ville et on apprit que notre père était toujours en vie. Je m’en foutais, tout ce qui m’importe était pas petite sœur. Dès que je fus en âge de possédé ma terre, je parti de ce village en compagnie de ma sœur que j’ai soutenu depuis sa plus tendre enfance. Elle était devenu si belle… Dans le confort de notre nouveau foyer, je la contemplai. Elle représentait mon monde, ma raison de vivre dans ce monde corrompu. Je ferai tout pour elle, absolument tout… Même effacé le spectre de ses cauchemars.

Quelques mois plus tard, je me retrouvai en prison, dans la même cellule de quelqu’un que je connaissais très bien. Il me regarda avec surprise, son énorme balafre traversant le côté droit de son visage et de son crâne. Je souris, carnassier, et leva mon couteau. Ne t’inquiète pas, chère petite sœur, le temps fera son œuvre sur tes cauchemars mais sa source sera bientôt enterré six pieds sous terre…