Le Monde du Jeu de Rôle
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L'an d'après.

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Message par Idem Jeu 3 Nov - 21:40

Eia

Ça fait un ans qu'elle est morte. Et franchement, je n'ai rien fait de ma vie depuis. J'ai lâché toutes formes de travail. Je vis de fonds amassés, mais je dois souvent vendre des meubles pour vivre. Je passe mes journées assise sur mon dernier divan, à fixer le mur moisi de mon appartement de deux pièces. Je pourrissais.

C'est d'une soirée d'été, l'air chaude à en brûler les narines, que je décidai de sortir enfin de mon trou. J'enfilai quelques vêtements moins sales que les autres et j'allais sur le trottoir, mes sandales semi-attachées. Ça sentait le smog, mais rares étaient les endroits qui ne puaient pas, maintenant. Les voitures, presque détruites, roulaient n'importe comment sur la route. Les passants me jetaient des regards étranges, surtout vers mon bras.

J'avais perdu mon bras droit dans l'incident qui l'avait tué, en essayant de la sauver. L'incendie avait détruit tous mes nerfs jusqu'au coude, et les docteurs l'ont amputé. Je ne me rappelle plus de l'opération. La folie m'avait prise, et on m'avait confiné à un hôpital psychiatrique pendant trois mois, le temps que je revienne à moi-même. Cependant, les psychiatres ont affirmé que plus jamais je ne pourrais travailler; mon mental ne tiendrait simplement pas l'effort.

Je soupirai, et je m'installai à un café, loin d'autres gens, en regardant le soleil descendre derrière les gratte-ciels. Quelqu'un s'approcha et vint s'asseoir à ma table. Je levai mes yeux lentement.

"Pardon, madame. Vous êtes Eia Wellspring?" demanda l'homme, un jeune de vingt ans, quelques années plus jeune que moi. Il passa sa main dans ses cheveux mêlés, bruns comme ses yeux, qui sautaient de la table à mon visage. J'hochai de la tête après un moment.

"C'est à propos de Lilith Miriam. Je... j'ai des questions pour vous. Je ne crois pas qu'elle... qu'elle était la seule ou la dernière de son genre," me répondit-il. Je le fixai, mes souvenirs se bousculant si rapidement dans ma tête que je ne pouvais les voir clairement. Le monde tournait autour de moi. Je me tins à la table, collant mon front sur le verre froid, en inspirant.

"Madame-?!" s'écria le jeune, mais je ne l'entendis plus.
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Message par Idem Dim 6 Nov - 10:46

Morn - 2

Les lumières sur la scène s'éteignaient une à une sur les dernières notes du piano. Je gardai les yeux bas, et ne replaçai le micro qu'après que tout devienne sombre. Des applaudissements retentirent à travers le bar, et je me souris, plu de ma performance, puis quittai le stage. Lorsque mon pianiste sortit, je le félicitai.

"C'était toute toi, man! N'importe quand!" répondit-il, me faisant un clin d'oeil avant d'aller dans sa chambre. Je clignai des yeux un moment, puis ris. Ma réputation me devançait, mais ce soir, ça ne m'intéressait pas. Ce soir, j'avais une mission.

Les gens me félicitèrent lorsque je passai à travers la salle commune. Je les remerciai distraitement, souriant à ceux qui me proposait un peu plus, mais leur refusant poliment. Ça me prit quelques minutes atteindre la sortie.

L'air dehors était brûlante, à sont habitude, et sentait le souffre. Mon auto, une vieille décapotable amochée, se tenait dans l'allée près du bar, ma guitare dans le siège passager. Ça m'avait pris longtemps amassé l'argent pour cette voiture. Ce n'est donc pas une surprise que les routes étaient majoritairement vides.

J'arrêtai la voiture devant l’appartement de Janie, prenant ma guitare avec moi. Je cognai à la porte et attendis. C'était un petit immeuble, un peu détruit comme la majorité des bâtiments, maintenant. Le deuxième étage était rendu croche, comme si il allait glisser et tomber à n'importe quel moment. Et ça ne surprendrait personne, comme à l'habitude.

J'entendis les pas de la petite avant qu'elle m'ouvre la porte, son sourire me faisant oublier les malheurs de ce monde. Elle me fit signe d'entrer, excitée de me voir, et je la suivis à travers quelques pièces. Comme toujours, nous nous installâmes dans sa chambre, à l'abri des autres habitants de l'immeuble. Elle s'assit sur son lit, et j'accordai la guitare avant de la joindre.

Janie était muette. Elle avait reçu un coup sur ses cordes vocales il y a plusieurs années, et n'avait jamais pu recevoir d'aide médicale. Un jour, je l'avais aperçue sur la rue, en train d'essayer de jouer une vieille guitare, avec deux seules cordes. Je me suis mis à l'aider depuis, lui donnant des cours chaque semaine.

Le cour passa trop rapidement, comme à chaque fois. Elle me rejouait une pièce, et je l'écoutais, corrigeant les tonalités grâce à mon oreille absolue, arrangeant un peu le rythme, et lui donnant des conseils. Elle semblait toujours émerveillée lorsque je discernais les plus petites erreurs dans la justesse de ses notes. Moi-même, je ne comprenais pas comment j'y arrivais. À la fin, elle me donna un grand câlin, me remplissant de bonheur.

J'aimerais tellement pouvoir lui dire merci.

J'arrivai à peine à ne pas sursauter. J'avais entendu une voix me chuchoter dans l'oreille. Derrière moi, il n'y avait personne. Je clignai des yeux et souris à Janie.

"À la semaine prochaine!", lui dis-je en partant.

J'ai déjà hâte!

De retour chez moi, je m'assis dos contre ma porte, en sueur froide. Je n'avais pas imaginé ces voix. Et si je me fiais à mon intuition...

J'avais entendu les pensées de Janie.
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Message par Idem Lun 7 Nov - 22:11

Eia - 3

Le moteur de l'automobile ronronnait doucement, le seul son coupant notre silence. Le jeune conduisait, me jetant des regards inquiets de temps à autre. Moi, j'observais les rues à peine fonctionnelles défilées autour de nous. Des familles se regroupaient sur les trottoirs, la famine visible sur leurs corps. Si je continuais à vivre comme je le faisais, je les joindrais bientôt. Je me frottai les yeux pour effacer cette pensée.

"Donc... ça t'arrives souvent, les black-outs?", demanda le gars tentativement. Il avait l'air si inconfortable que je faillis en rire.

"Ouais, quand même. Mais ça passe rapidement, comme tu as pu le voir. Désolé de t'avoir fait vivre ça." Répondis-je, lui souriant malgré ma fatigue.

"Ça va. C'est pas de ta faute, non plus."

Mais c'était pas comme si j'arrivais à améliorer mon sort, non plus.

"Comment connais-tu Lilith?", dis-je enfin, prête à me battre si c'était quelqu'un qui m'en voulait. Il me regarda, et avala, comme sentant à quel point j'étais tendue.

"Les journaux. Je suis journaliste amateur, et j'ai réussi à retrouver les articles de l'an passé, parlant d'elle. Tu y étais mentionné, et j'avais fait plus de recherches sur votre bande. J'ai amassé de l'évidence pour démontrer qu'elle n'était pas la seule de... son genre. Mais c'est mieux si on se trouve un endroit plus privé pour en parler," affirma-t-il en guise de réponse. Sceptique, j'hochai de la tête.

"J'suis pas là pour t'assassiner, si c'est à ça que tu penses. À un bras, tu serais capable de me mettre à terre en quelques secondes, sans doutes," ajouta-t-il. Il avait l'air maigre, en effet, mais j'avais perdu beaucoup de force au cours de l'année, et je n'étais plus aussi sure de mes capacités au combat.

"Ouais, bon, ma mort ne changerait plus rien à présent...", marmonnai-je avec un soupir. Je ne pouvais plus rien faire; ma volonté était morte avec Lilith. Nous fîmes le reste du trajet en silence. Le journaliste arrêta la voiture devant mon appartement, et nous rentrâmes dans le bâtiment moisi. Je lui proposai mon seul fauteuil, mais il refusa. Je nous apportai deux bouteilles d'eau, et m'arrêtai devant lui.

"Bon, explique-moi ça, s'il vous plait," demandai-je, après avoir ouvert ma bouteille d'eau d'une main.

Il avait l'air un peu inconfortable, mais il sortit un paquet de l'intérieur d'une valise qu'il avait traîné avec lui, et me la tendit. Je m'assieds à terre et lus rapidement, ma tête me tournant avec les informations que je découvrais.

Depuis la mort de Lilith, le taux d'énergie anima-corporelle, qui causait les habilités incroyables de la défunte, avait commencé à augmenter de manière drastique durant l'année. Sur une carte du continent, on pouvait tracer exactement où cette énergie était plus concentrée. Effectivement, j'ai pu retracer une des ces zones à mon quartier actuel, proche d'où Lilith s'était faite tuer.

"Qu'est-ce qui prouve vraiment qu'il y en a d'autres?", chuchotai-je, ma voix tremblante. Le journaliste s'installa devant moi.

"Ce qui le prouve... c'est que j'en suis un." Dit-il, la paume de sa main s'illuminant doucement, une orbe blanche saupoudrant le sol de neige. Je la touchai, en choc. Elle était froide, étrangement froide. Je me souvins de la dernière année où il avait neigé. Je n'avais que quatre ans. Mes yeux se remplirent de larmes malgré elles.

"Mon nom est Willow, et je veux repartir le mouvement vigilante de Lilith. Mais j'ai besoin d'aide. Me joindras-tu?" Déclara-t-il, ses yeux sympathiques.

Je pris une respiration, un poids étrange sur mon coeur. J'avais envie de fuir, de vomir, de crier. Ma tête me tournait dangereusement, mais je rencontrai son regard.

"Je t'aiderai, Willow, du mieux de mes capacités."
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Message par Idem Jeu 10 Nov - 10:04

Dasha - 4
Un jour, je vais voir le monde.

Les mentors disent qu'il est grand et effrayant, qu'ils l'ont détruit. Ils disent que nous sommes dans un des derniers sanctuaires.

Ils disent beaucoup de choses. Mais tout me semble faux, ici. L'eau goûte chimique. L'air sent les produits. Les portraits dans les couloirs me fixent, leurs yeux vides. Tout ce qui me semble réel, c'est le jardin. Et si le monde avait pu créer des plantes aussi belles, alors le monde méritait d'être vu.

Assise dans le potager, j'humai l'odeur chaleureuse de la terre, le soleil réchauffant mon visage à travers les vitrines. La cloche sonnait pour le début des cours, mais c'était un cour d'histoire. Je détestais cette matière. Tout ce qu'ils racontaient me sonnait faux, filtré comme les rayons solaires dans le sanctuaire. À chaque matin, on nous répétait comment les humains avaient détruit le monde, et que nous étions les espoirs de cette planète. J'en avais marre.

Les voix résonnaient à l'intérieur des classes, m'atteignant même dans mon refuge. Heureusement, elles étaient trop embrouillées pour que je comprenne quoi que ce soit.

"Vous devriez être en classe, Mademoiselle Windlest," me gronda une voix familière. J'ouvris les yeux. Devant moi se tenait la jardinière, Mme Lucia, une petite femme à la peau foncée, contrairement à la majorité des habitants du refuge.

"Vous savez comment ils sont, là-bas. Je m'ennuis... Est-ce qu'on pourrait prendre le thé, comme la dernière fois?" répondis-je, avec espoir. Elle soupira.

"Pas cette fois, malheureusement. J'ai été convoquée," me dit-elle. J'avalai de travers.

"J'espère que ce n'est rien de grave..." murmurai-je. Elle me sourit, tristement.

"Espérons, oui. Aller, tu devrais retourner en classe. Si tu vas aux toilettes avant, tu devrais arriver après la déclaration historique de ce matin," me conseilla-t-elle, avant de s'éloigner. Avant de suivre son avis, je la regardai partir, mon coeur tombant. Je ne voulais pas qu'elle parte, je ne voulais pas qu'elle disparaisse comme les autres avant. J'essuyai une larme, et je courus à l'intérieur.
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